Le SopoMan

Le "SopoMan" est une espèce de joueurs beaucoup plus répandue qu'il n'en paraît. "SopoMan", c'est juste une contraction latino-anglosaxone :

- "Man" comme garçon (qui joue dans ce cas au ping)
- "Sopo" comme soporifique (qui provoque l'envie de dormir...)
Le "SopoMan", c'est très souvent un joueur d'expérience, qui pratique le ping depuis des années et qui a compris que son avenir sportif c'était plutôt la pétanque, que six heures d'entraînement quotidien dans le garage d'un club professionnel.

 

Qu'est-ce qui caractérise le plus un "SopoMan" ?...

"Son attitude zen et impassible" : qu'il soit mené "10-1" à la belle d'un match de maintien ou qu'il atomise un joueur de quatre classements supérieurs, le "SopoMan" reste impassible... Toujours le même visage endormi, toujours le même déplacement minimaliste, toujours la même application à ne pas se fatiguer !

"Ses coups de génie inattendus" : c'est souvent quand on l'attend le moins que le "SopoMan" se distingue. C'est le match arraché "18-16" à la belle, c'est le jeune adversaire classé 18 qui craque au troisième set, c'est le top frappé divin à six mètres de la table. Le pire c'est que souvent dans ces différents cas, le "SopoMan" s'excuse...

"Son impassibilité qui est souvent interprétée comme de l'insolence" : notre cher "SopoMan" provoque très souvent des altercations. Son immobilisme dérange... surtout quand il fait de l'humour. J'ai connu personnellement des "SopoMan" qui dans certain cas sortaient l'arme de l'humour. C'est le petit "facile..." susurré du coin des lèvres après le gain d'un point décisif. C'est le petit "tu t'attendais pas..." qui ponctue son top frappé décisif derrière un service coupé court.

"Le "SopoMan" ne laisse jamais indifférent". Son attitude étonne, agace et désarçonne beaucoup de ses adversaires (et très souvent ses coéquipiers).

C'est dans notre sport que le "SopoMan" peut le mieux s'exprimer. "Equipé" de grands bras le "SopoMan" a des semelles de plomb. Il se contente de s'appuyer sur la vitesse et l'effet de son adversaire pour le battre (sacré parasite...).

Le plus étonnant c'est quand le "SopoMan" pête les plombs... Ça arrive régulièrement, tous les dix ans (et plus particulièrement les soirs de pleine lune). C'est au moment ou on s'y attend le moins qu'il craque (rencontre sans intérêt, match facile,...), il abandonne sa rencontre en se dirigeant vers l'adversaire, toujours avec le même visage endormi, lui serre la main, quitte l'aire de jeu et part briser (proprement) sa raquette dans un coin obscur du vestiaire.

A part ça le "SopoMan" est quelqu'un de très sympa (sauf quand il est à la table, face à vous). Pacifiste et quelquefois introverti, c'est pas le type de joueur à animer le karaoké de votre soirée de fin de saison.

Préservons nos "SopoMan", ils peuvent rendre de grands services (mous !...)

Secrets d'une soirée réussie :

C'est votre match de maintien, écartez de votre équipe un joueur de potentiel ou une valeur sûre contre un bon "SopoMan" de derrière les fagots... Surtout si vous savez qu'en face les adversaires vont aligner dans leur équipe deux "Jeunes KIKOLL" et un "Râleur".

Si vous arrivez à surmonter le fait que le "SopoMan" va arriver une demi-heure en retard (trait caractéristique de sa personnalité), vous verrez vous ne regretterez pas votre choix :

Le "Jeune Kikoll" ne va plus rien comprendre, va dénigrer son style de jeux, va téléphoner à son entraîneur pour essayer de comprendre ce qui lui arrive... pour craquer lors de son premier match 18-16 à la belle. Amoindri, il aura beaucoup de mal à rentrer dans les deux matchs qui suivent.

Effrayé par tant de maîtrise et si peu de déplacement, le deuxième "Jeune Kikoll" sera battu avant même le premier point de la rencontre.

Le "râleur" va gagner facilement le premier set, va se sentir accroché au deuxième set et c'est là que "SopoMan" aligne deux balles volées (un filet, un bord, de suite de préférence...). Gagné !!!, le "râleur" s'énerve, insulte tout le monde (même sa maman), perd le second set et casse sa raquette à la belle parce qu'il est mené 9-2. Si par bonheur il lui reste un dernier match après cet incident, il le perdra en ressortant la bonne excuse du "c'est normal, ce n'est pas ma raquette...".